Bogotá

13/7, Santa Marta, puis 27/11 Cordoba

Je reprends la plume après tout ce temps, depuis un café de Cordoba, Argentine, il en a passé de l’eau sous les ponts. La dernière fois je parlais de l’histoire tumultueuse de la Colombie et promettais d’en raconter bientôt les bons côtés. Avec le recul, je crois que m’intéresser et raconter la Colombie m’a permis d’exorciser mon imaginaire gringo qui se résumait à « enlèvement d’Ingrid Bettencourt / jungle / FARC / footballer assassiné en 1994 pour but contre son camp lors de la coupe du monde / cartel & cocaine / salsa caliente / Shakira ».

Désolé pour l’attente, je projette de terminer ce blog dans l’ordre, tel un journal intime à ciel ouvert, mais mes lecteurs, puisque vous êtes uniquement ma famille et les amis, et même ex-collègues (salut Philippe !), je vous retrouverai vraisemblablement en chair et en os bien avant d’en avoir terminé.

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Depuis Curacao, je me suis arrangé ce que je pensais bien être mon premier CouchSurfing, mais pas mon dernier. 2 nuits chez Luis, la 50-aine bien sonnee, consultant en environnement

Je dors dans une chambre au RDC de son pavillon  du quartier classe moyen-plus de San Marcos (les quartiers changent de nom tous les 300m comme si paris avait 150 arrondissements). Mon séjour chez Luis me permet de voir un côté « authentique » de Bogota, résidentiel, pas très charmant, vivant jusqu’à la tombée de la nuit après quoi les rues vident. On ne se préoccupe pas tellement de l’aspect exterieur de la maison, si ce n’est pour se barricader avec grilles, barreaux aux fenêtres et barbelés. Heureusement il y a de lourdes couvertures car il fait froid, il n’y a pas de chauffage et l’isolation thermique n’est pas une préoccupation, malgré les 2600 m d’altitude. Ce n’est pas spécifique à la maison de Luis, comme je le vérifierai. Je suis réveillé à 5h par les avions qui décollent de l’Eldorado, qui passent environs 100 m au-dessus de moi, on est pour ainsi dire en bout de piste.

Rue pres de chez Luis

barricades Bogota

Parc
Autour de chez Luis

A propos de classe moyenne il est nécessaire d’évoquer  « l’estrato » pour comprendre la société Colombienne. Quartier par quartier, l’administration affecte un estrato de 1 à 6. 1 = quartier à la limite du bidonville peuplé des nouveaux arrivants fuyant la campagne où il est souvent déconseillé de se rendre, 6 = nantis vivant en condominiums ultra-sécurisés avec piscine, salle de sport etc. De ce classement dépendent principalement le niveau d’imposition, le prix des services publics d’eau et d’électricité, mais c’est également une donnée demandée lors de démarches administratives. Bref, on est en quelque sorte inscrit de fait dans une classe sociale.

D’après cette carte, Luis vit dans un quartier estrato 3. On voit des 1 cotoyer des 6, ce dont je me rend compte malgré moi lors d’une promenade traversant un zone patibulaire, mais presque.

estratos

Photo prise estrato 1Quartier « estrato 1 » traversé par inadvertance

Dès le vendredi matin, j’expérimente le quotidien de millier de Rollos : le TransMilenio aux heures de pointe. De longs bus articulés (à 3 bras) VOLVO circulant dans leurs propres voies, dont le réseau fait office de métro. Les plateformes d’embarquement équipées de portes coulissantes lui donnent un aspect tout à fait moderne et rassurant.

Transmilenio TransMilenio

Sauf que l’ambiance est plutôt « Chatelet – Les Halles à 8h30 » généralisée à tout le réseau. Absolument personne ne sort pour faciliter la montée et la descente de peur de perdre sa place à bord, ce qui évidemment ralentit tout et ne fait qu’empirer la situation. Pour l’anecdote, le bruit circule que le projet de véritable métro souterrain fut abandonné (tracé décidé, études du sol bien avancées…) à l’arrivée d’une nouvelle majorité à la mairie, à laquelle appartenait un ancien dirigeant de VOLVO Brésil (comme on dit, plus c’est gros, plus ça passe).

Transmilenio

Comme dans toute l’Amérique du Sud où j’ai pu voyager, Bogota a un plan en damier, sauf que Bogota innove avec une « armature » de gigantesques artères de la largeur d’une « cuadra » où passe jusement les voies de TransMilenio. Du coup des passerelles enjambent partout pour les piétons et l’accès aux stations. Ces passerelles m’ont impressionné, impression d’ailleurs entretenue par toutes celles omniprésentes en Colombie, même sur de banales routes à double sens. Du coup j’ai développé une grande passion pour la photo de passerelle.

passerelle

passerelle nuit

TransmilenioPasserelles et TransMilenio

Pour finir avec mes élucubrations sur les transports, Bogota est en cours de rationalisation de son système. Il subsiste un maillage inextricable de pittoresques minibus, le plus souvent fatigués et bondés. On repère si c’est le bon par un plaque à l’avant avec toutes les destinations en fluo. On y monte et descend par une unique porte à l’avant, il faut se frayer un chemin parmi ses congénères dans l’étroite allée centrale, ce n’est visiblement pas conçu pour des places « debout ». Le chauffeur qu’on paye en liquide parfois à travers la petite trappe d’une paroi n’attend pas d’avoir proprement embarqué les personnes encore suspendues sur le marchepied pour redémarrer, dans un souffle noir qu’on croit chaque fois devoir être le dernier. Ça doit tenir grâce aux images de la sainte vierge collées un peu partout qui veillent sur la mécanique. Ces bus voués à disparaitre portent la mention « provisional ».

bus

bus

sainte viergeBus provisional

Ils sont remplacés par un système intégré, unifé et lénifiant de lignes de bus « classiques », non personalisés, qu’on paye par carte sans contact, comme le réseau Transmilenio. Quel dommage, c’était plus compliqué mais plus photogénique avant. Il faudrait les peindre comme à Buenos Aires, avec tous les street-artists, ils ont l’embaras du choix, je leur suggérai.

Je passe mon premier jour (vendredi) à une interessante visite guidée du centre-ville à theme « les héros combattants de la violence » (anti-appologie de Pablo Escobar apparrement en réaction à la série Narcos qui semble-le glorifier (NSPP puisque pas vu), et que les Colombiens détestent (ça et les gens qui disent / écrivent Columbia au lieu de Colombia)). 

Je suis invité au repas de famille du samedi midi avec les frères et soeurs de Luis. Ariaco au menu, le plat typique de Boyaca, la region de Bogota. Cest une sorte de soupe / pot au feu, typiquement accompagne de riz et davocat.

A propos de la soupe, les Colombiens ne sont pas specialement grands, mais ils en mangent beaucoup, en general elle inclut de la viande ou du poisson bouilli, du maïs et divers féculents. Tout menu du jour (ejecutivo) au restaurant en comporte systematiquement en entrée, souvent delicatement aromatisee a la coriandre. Le plat est typiquement riz, pomme de terre, banane plantain frite, manioc cuit a l eau, et viande au choix : boeuf, escalope de poulet, cuisse ou porc. La vérité c’est que le mieux dans le menu ejecutivo, c’est le jus de fruit frais. Du vrai fruit, un peu dilué à l’eau ou au lait (mais jamais trop), avec du choix, partout dans chaque resto, tout le temps, systématiquement. C’est tout simplement magique.

soupeAriaco

A table ça parle de la soeur qui vit chez les « Gringos ». Il est de bon ton de ne pas trop les aimer mais on leur envoie volontiers ses enfants pour etudier, il me semble que le terme est mi-affectueux, mi-dévalorisant.

Malgré le sympathique déjeuner familial du samedi et une politesse toute Colombienne, je ne garderai pas un souvenir d’accointances profondes avec Luis, il faut dire que je suis un peu éteint le vendredi soir en buvant des bières Poker (la kronemburg locale), ma conversation empreinte de curiosité à son égard tournant à la courtoisie au fur et à mesure que la fatigue me gagne. Son frère archéologue m’accompagne le lundi suivant au musée de l’Or… Une fascinante aberration selon moi, continuation contemporaine du mythe de l’Eldorado : il rassemble des artefacts en or, en met plein la vue mais fait peu de cas de la spécificité des peuples originaires (ou natifs, indiens, peuples indigènes…) de leurs cultures et histoires respectives. Le matériau or comme seule unité, ça brille mais c’est décousu. Idée pas dissipée par mon guide du jour, dont je ne comprends finalement pas un traitre mot, ça fait un moment que je n’ai plus pratiqué l’espagnol et il n’articule pas des masses. J’acquiesce sans rien piger, me bornant à donner le change  « actor studio » tout au long de la visite.

Mueso del Oro Pièce maitresse du Museo del Oro, le radeau rituel Muisca 

Par la suite, l’idée du couchsurfing à Bogota fera long feu. Les propositions d’hébergement que je reçois sont essentiellement d’hommes, et j’ai souvent des raisons de penser qu’ils attendent plus que ce que je ne peux donner en retour. Qu’on ne me fasse pas de mauvais procès, bien sûr, je ne risque pas de me faire sauter dessus mais c’est embarrassant et enquiquinant avant de tomber d’accord avec quelqu’un, de devoir vérifier qu’on ne risque pas de décevoir d’éventuelles attentes. Trouver un canapé me demande d’investir trop de temps.

Je me retrouve donc dès le samedi soir « comme tout le monde » en auberge de jeunesse dans la Candelaria. C’est le quartier historico-touristique, proche du centre, très universitaire et culturel, aux graffitis  omniprésents. Ils sont en fait partout dans Bogota, j’en ferai un post avec mes photos. Cette scène artistique de Bogota a pris une importance désormais reconnue. Certaines oeuvres sont d’une beauté ou d’une force à laquelle je suis sensible, j’ai aimé en particulier le travail de StinkFish sur les portraits, j’en ai cherché partout.

Stinkfish alixStinkfishstinkfish Stinkfish @Bogota

Les rues pavées de la Candelaria grimpent sur la colline, vers les bosquets d’eucalyptus des Cerro Guadalupe et Monserrate qui dominent la ville entière. Ce dernier est par ailleurs l’occasion d’une bonne petite ascension, pied nus (voire sur les genoux) et en psalmodiant pour les plus fervents. Et d’un joli coup d’oeil sur la ville.

cerro monserrateCerro Monserate depuis Parque de los periodistas

Bogota from san cristobal

vue san cristobalVues du cerro Monserrate, volcan Tolima à gauche sur l’horizon (spoil : j’y suis allé en rando)

Selon qu’on s’approche du centre, les maisons anciennes, d’un ou deux étages, décaties ou rénovées, aux toits de tuiles, peintes en couleur chaudes laissent place à l’armature en béton de l’arrière des immeubles plus récents, encadrant leurs parois brutes de brique. Le tout a un cachet certain, même dans la grisaille-crachin qui régne à Bogota en ce mois de juin.

Candelaria

Candelaria militaire

Candelaria

Candelaria

Candelaria

candelaria

candelaria

Candelaria

candelariaLa Candelaria

Le centre-ville proprement dit, en dehors de la très officielle et animée Plaza Bolivar, parait en revanche esthétiquement assez « rude ». L’activité s’articule autour de l’avenida Septima, piétonne, très vivante et animée dans la journée avec ses hommes statues, ses vendeurs de nourriture (en particulier fruits, jus), et devient vide et craignos la nuit. Des qu’on s’en écarte, les hauts buildings sans âme éclipsent les rares jolis batiments, le tout très mal entretenu et parfaitement dépareillé. Quelques fresques de rue ou bâtiments sortent du lot et égayent mais ma prémière impression est plutot mitigée.

la septima

carrera 7

septima La carrera septima et son animation

graf centre

cenrte ville

centreTorre Bogotá Downtown Bacatá

placePlaza de San Victorino

centre

centreA boire et à manger dans le centre

animation plaza BolivarAnimation Plaza Bolivar

aniamtion plaza BolivarManifestation Plaza Bolivar

Je me surprends à me rappeler le faste de l’intérieur des églises, baroque à souhait, aux retables tout en dorure et argenture, témoins de l’opulence passée des rois catholiques.

eglise

Villa de leyvaEglise Villa de Leyva

Mais revenons à nous moutons, un allemand de l’auberge a contacté une certaine Laura sur Couchsurfing grace à la section « compagnonage de sortie » et notre joyeuse bande de 6 ou 7 gringos se fait guider pour la tournée des bars du quartier de Chapinero, réputé en la matière. La vie nocturne est variée, et si les rues de Chapinero  paraissent plutôt vides malgré les bar, c’est que les Colombiens aiment danser, ils sont tous en club dans le même coin dédié à sortir, la fameuse zona rosa (ou alors c’est que tout le monde prend des taxis et des Uber parcequ’il fait froid et que globalement on a la paranoïa de se faire agresser).

Comme on est en pleine élections présidentielles, entre-2-tours, on discute bien, notamment politique avec Laura qui est assez engagée. Pour la première fois, Petro, le candidat de la gauche est au 2e tour. On se revoit le mardi suivant pour déjeuner et visiter Chapinero by day, rendez-vous au « Parque de los hippies », j’aurai du me méfier. De fil en aiguille me voila invité pour le week-end suivant, en camping au nord de Bogota accompagnés de sa pote Valentina, chez des amis qui vivent dans une communauté où chacun contribue à sa mesure… Nous en profiterons pour visiter Villa de Leyva, ce qui garantit un intérêt à cette excursion. Election présidentielle oblige, la ville est placardée dans tous les sens, les 2 camps rivalisent d’idées pour se démarquer.

Laura y Valentina Laura et Valentina

Villa de LeyvaAprès midi à Villa de Leyva, héritière bien conservée de la Colombie coloniale (un must-see archi-touristique)

Les amis sont des frères jumeaux qui ont lancé une invitation car ils fêtent « l’acquisition » de leur lot au sein du terrain consacré au projet « Gaia ». Au prix de 2 ans de travail pour la communauté, les voila « propriétaires » d’environ un hectare (je n’ai pas demandé les détails notariaux). C’est le début d’un beau projet, perma-cultiver et pratiquer l’éco-tourisme. Ce week-end, il s’agit de festoyer mais aussi de les aider à bâtir le lieu de vie provisoire d’un d’eux, en attendant de se lancer dans la contruction d’une vraie maison (il en existe déjà d’impressionnantes, pas si moches, tout en bois, terre et matériau de récupération, avec utilisation sporadique du béton pour certaines parties ou fondations).

Constructions

Une équipe terrasse et creuse pendant qu’une autre part à la chasse aux poutres pour les 4 coins de ce qui sera en somme une cabane à murs en terre, sol en terre battue et toit de bâche plastique tendue par des roseaux. On va se servir dans les champs des paysans voisins : des rondins plus ou moins abandonnés, initialement prévus pour clôturer les champs, feront l’affaire.

Gaia

Coca Cola lightAmbiance pub pour Coca Light

La soirée s’organise autour du feu, d’une guitare et d’un canelazo (version à l’eau de vie, citron vert et canelle d’un classique colombien : l’aguapanela : eau chaude et morceaux de pain de sucre de canne, la version agrémentée de citron vert est très populaire). Meme en voyage, avec une journée dans un univers si lointain du mien, je ne peux m’empêcher de penser que ce sont des doux-dingues, et en même temps j’admire leurs courage et ténacité.

aguapanelaAguapanela con limon, on peut même y tremper du fromage (attention dégueu, les colombiens sont bizzares sur le mélange de leur fromage avec du sucré)

De retour à Bogota, j’explore la ville, l’architecture des années 70 de Rogelio Salmona et œuvres maitresses, que sont la bibliotheque Virgilio Barco, et le centre culturel Gabriel Garcia Marquez. La bibliothèque Luis Angel Arrango conçue par Germán Samper Gnecco, au modernisme de l’époque résiste bien au passage des modes et du temps.

virgil barcoBiblioteca Virgilio Barco

gab garcia marquezCentro Cultural Gabriel García Márquez

BLAABLAABiblioteca Luis Ángel Arango, BLAA pour les intimes

conflit Panneau récapitulatif des victimes du « conflit armé » à la BLAA. La Colombie ne met rien sous le tapis.

Je passe aussi du temps à la manzana de los museos c’est-à-dire un regroupement de musées à diverses thématiques (moderne, Botero, contemporain, monnaie…) en un seul paté de maison. L’intrication architecturale est réussie, un peu labyrinthique, de bâtiments modernes et de bâtiments anciens coloniaux. L’accès est gratuit donc j’y retourne le plus souvent possible, entre deux évènements culturels, concerts, (il y a l’embaras du choix) sortie cinéma ou excursions aux alentours. Je fais aussi du sport, du yoga, je mange à gogo de fruits (peut être ce qui me manque le plus quand je me rappelle la Colombie) bref, je me joue le film de ma petite vie à Bogota, comme j’avais apprécié le faire à Buenos Aires.

On est début juin, vous ne voyez pas qu’il y a comme un truc qui manque ? Eh oui, c’est le début de la coupe du monde de la FIFA. On ne parle quasiment plus que de ça, il y a des maillots à vendre litérallement partout, du coup j’ai acheté le mien, fait des réserves de Club Colombia (autre bière populaire) et cherché les endroits les plus cools pour regarder les matchs.

camisettas maillot chienCamisetas Colombianas, pour chien.ne 

Entre 2 matchs, j’entreprends tout de même une excursion à la Laguna Guatavita, avec des co-pensionnaires argentins de l’auberge et un Hollandais adopté venu chercher et rencontrer sa mère biologique, quelle aventure il a du vivre. Guatavita est un lac abrité au fond d’une sorte de cratère où avait lieu le rite d’intronisation du nouveau cacique du peuple Muisca, tous les 18 ans (le nouveau chef était formé pendant ce temps).

team guatavita Team Guatavita

D’après ce que nous dit le guide, ce rite incluait l’offrande d’objets en or déposé au fond de l’eau par les invités installés tout autour du lac au lever du soleil, et finissait avec une baignade du cacique enduit de paille d’or, au centre du lac depuis un radeau dont vous avez vu la réplique en or plus haut.

Ce lieu et ce rite auraient ainsi contribué à la fondation du mythe de l’Eldorado. Le cratère fut « éventré » au 2/3 par les espagnols pour le vider, un tunnel fut même creusé par en dessous, afin d’accéder à l’or supposé y reposer.

Laguna guatavita Laguna Guatavita, on voit la faille creusée à gauche. Crédit photo https://tesorosnuncaencontrados.blogspot.com

Des recherches pratiquement vaines selon ce qui se dit. Je me fais un brin complotiste, mais si j’avais été les espagnols, je n’aurais pas raconté partout que je désenfouissais un trésor. Les recherches ont continué jusqu’en 1929, concédées à une compagnie britannique, avant que ce lieu rituel des Muiscas ne soit transformé en parc national. La visite est intéressante mais il est frappant que les connaissances des sur les peuples originaires soient si approximatives. On a la vague impression que ce que l’on nous raconte est beaucoup brodé autour de peu de certitudes (que ce soit ici ou plus encore au Pérou avec l’empire Incas dont l’organisation était complexe et qui s’est frotté aux espagnols un certain temps avant de disparaitre.)

guatavitaAutour de Guatavita ; toute resemblance avec des bocages Normands est fortuite 

Pendant ce temps, la coupe du monde continue, l’équipe de France gagne un match tout pourri contre l’Australie, je ne peux même pas chambrer le pauvre couple d’Aussies qui se sont levés à 6h avec moi tellement ça se joue sur de la chance.

Puis elle gagne avec panache contre le Pérou, 10h du matin, l’horraire est plus sympa. Par mégarde je me retrouve dans un bar en face d’un commissariat, entouré de policiers pro-Pérou, et plutot hostile à mes exclamations enthousiastes, que je rengorgerai assez vite. Je découvre à mes dépens la solidarité latino-américaine dans le foot, comme si nous autres supportions automatiquement l’Allemagne ou l’Angleterre dans un match contre le Brésil.

France ColombiePhoto volée de France-Pérou

De son côté, la Colombie perd par surprise son premier match contre le Japon suite à expulsion stupide de Carlos Sanchez à la 3e minute, mais remporte les 2 suivants contre la Pologne et le Sénégal et finira en tête de son groupe. Je m’enthousiasme pour Juan Cuadrado.

A noter que Zidane n’est pas en odeur de sainteté ici, pour avoir mis sur le banc du Real Madrid le jeune James Rodriguez, star du foot plutôt « bien de sa personne » et adulé des femmes, égérie dans une pub sur 2 qui passe à la télé. L’autre moitié des pubs montrent Radamel Falcao, un autre footballeur bien connu en France puisqu’il joue à l’AS Monaco.

Colombie JaponJapon 2 – Colombie 1

Colombie PolognrColombie 3 – Pologne 0

Eglise On ne voit pas à l’intérieur, mais je certifie que Colombie-Pologne passe dans cette Eglise

Après avoir un peu prolongé mon séjour pour prendre soin d’une grippe mal soignée (le temps fut en juin particulièrement mauvais, de mémoire de Rollo), je cap au Nord dans les montagne de la Cordillera Oriental, rando, foot et villages.

Colombie

En guise de conclusion, (avant les miscelanées ci-dessous, en forme de post-scriptum), je reproduis le le texte suivant, pitch d’une série documentaire diffusée par Arté, réalisée par une Française vivant sur place. Il résume mon ressenti de Bogota, que j’ai mis du temps à aimer :

Bogotá, foisonnante capitale de la créativité ! […] A la rencontre de cette jeunesse colombienne qui refuse l’immobilisme social et crée sa propre culture pour penser la vie en paix.

centro paz

Miscelanées de Bogota

Taxi jauneLes petits taxis jaune

fruits

mangue

jus fruits Les fruits, en vente partout variés, tout frais découpés, le bonheur en barre (ici d’ananas, la bas de mangue, plus loin en jus de fruit)

nom quartierLes noms de quartier, pas évident de s’y retrouver

ddhc L’influence francaise : La DDHC traduite par l’indépendantiste Antonio Narino, ce qui lui valut de la prison.

jaimeJaime Garzon journaliste-humoriste poil à gratter assasiné et le Che, 2 figures de l’université nationale de Colombie

mariage bengLe mariage de mon pote guillaume que j’ai raté 🙁

caritosVendeurs de rue avec parasol / parapluie : le soleil pique fort quand la pluie s’arrête. On constate la passion colombienne pour les chips / crackers. 

rouleau barbeléLe rouleau de barbelé, photogénique

Botero
Sculpture de Fernando Botero (moche à mon oeil mais connu)

xxlCOCOSETTE, Gaufrette vanille bien sucrée, à importer de toute urgence

ley seccaLa veille d’élection, pas d’alcool, c’est la « ley seca »

rizImpressionant rayon riz

chipsDemesuré rayon chips / crackers (un quart de cette supérette)

cireurLe colombien est propre sur lui, le cireur de chaussures lui permet de briller

obleas Bouffe de rue : obleas i.e. sandwich de gaufrettes à l’arequipe (dulce de leche), fromage rapé et confiture de framboise. On pourrait penser que ce garnissage n’est pas bon. On aurait raison.

bouffe de rueBouffe de rue, maïs grillé + margarine fondue, simple et bon 

chipsNourriture de rue : chips de banane plantain fraichement cuite sur place, bon ; la même chose existe en pomme de terre et c’est non seulement délicieux mais incomparable avec des chips en sachet

 

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