Premiers pas au Chili, Puerto Natales, Torres del Paine

NB : Toutes les photos concernant cet épisode ici

Après El Chalten, j’ai l’intention d’aller à Punta Arenas (via Rio Gallegos où, j’ai un contact en cas de nuit étape : Lucrecia, la sympathique quoique Fangiesque médecin qui m’a pris en stop depuis Piedrabuena. Elle se fera un plaisir de me faire faire le tour de la ville à 180 à l’heure). Pour décoller d’El Chalten, étant donné le nombre désespérant de candidats au stop, je prends un bus qui me dépose à la croisée des chemins tout comme je l’avais conseillé à Tom. Mon panneau est prêt, la police de Santa Fe craignant pour ma sécurité me fournit 2 bandeaux réfléchissants, un pour mon sac et un pour moi, on n’est jamais trop prudent.

spot stop

Encore un spot de stop pas dégueu 😉

Spot stop

Après une petite heure d’attente, je monte dans un pick up qui dépose devant moi 2 nanas en partance vers la direction opposée, pour El Calafate. Je les remplace donc. Les heureux occupants sont désormais
– Pablo, qui conduit,
– Gisela, sa pote d’enfance de Rio Turbio où ils rentrent,
– Nico, un autre auto-stoppeur Chilien originaire de La Serena, importante ville à 500 km au Nord de Santiago.
– Ma pomme

Rio Turbio est une ville minière proche de la frontière avec le Chili, la ville la plus proche côté Chilien est « Puerto Natales ». C’est aussi la porte d’entrée pour le célébrissime Parc Nacional Torres del Paine, probablement le plus connu du Chili (notamment pour son sublime trek en forme de « W » traversant lacs et glaciers) . Mais qui est devenu intouchable en raison d’un tristement fameux incendie provoqué par des Israeliens (encore eux!) et d’une politique Chilienne de privatisation de tout ce qui peut l’être. Il faut payer l’entrée du parc très cher (21 000 CLP, soit 30 euros) et réserver chacune des étapes en camping très réglementé, en payant une petite fortune (jusqu’à 50 euros la nuit pour une tente…, à 2 organismes différents auprès desquels il faut gérer la disponibilité conjointe des emplacements, le tout au moins 6 mois à l’avance en haute saison, bref une galère). Le prix et l’impossibilité d’improviser, m’avait rapidement fait rennoncer à l’idée de marcher dans cet écrin de nature. C’était sans compter sur ma chance habituelle (copyright Laure Brossard).

Aller à Punta Arenas depuis El Chalten via Puerto Natales c’est plus direct en distance, mais ça parraissait improbable en stop. Je change donc mes plans et décide de suivre Nico El Chileno vers Puerto Natales, ainsi que son idée de monter le lendemain au « Mirador base Torres », faisant fi du prix du parc.

Le trajet passe vite, on se fait régaler comme d’hab à la mode l’argentine (maté, alfajores, et buena onda). La route est parsemée de nombreuses petites constructions rouges de formes variées, en hommage aux accidentés décédés.

hommage

Pablo et Gisela font le crochet jusqu’à la frontière du Paso Dorotea, après une rapide visite de mine abandonnée. Les adieux sont chaleureux, ils sont ravis de leur première expérience d’auto-stoppeurs.

La dernière chose que l’Argentine veut que tu retiennes (on va finir par le savoir…) :

Malvinas

Le soleil baisse, je fais quelques photos de paquerettes en attendant que Nico trouve un voiture qui nous ammène à Puerto Natales (ça marche du premier coup avec le 4×4 d’Alfredo).

paquerettes

A la douane Chilienne, je suis contraint d’abandonner la gousse d’ail dont je n’avais pas soupçonné l’illégalité : absolument aucun produit frais ne rentre au Chili, « tolérance zéro ».

Arrivés et installés à Puerto Natales à la Casa de Lili (Nico en tente, moi en dortoir ; l’auberge est remplie de jeunes en route ou de retour des Torres), nous sortons. Nico m’initie d’emblée au meilleur de la gastronomie Chilienne : le « completo ». Pain blanc, saucisse de Frankfurt, avocat en purée, tomates en cube, sauces à volonté, et en option de la choucroute. Un hot dog de gros. On enchaîne sur beaucoup trop de bière pour une veille de rando.

Premier completo

L’auberge a prévu la traduction des « Chilenismos » :

Chilenismos

Le lendemain pas très tôt, tentative de stop jusqu’à l’entrée du Parc (50km tout de même). Finalement un bus de touristes qui s’y rend nous fait payer quelques pesos, et nous avons en prime les arrêts à différents miradors.

torres

Ces fameuses Torres qui sont sur les billets de 1000 pesos valaient le détour, même en « service minimum » et parmi la horde de randonneurs qui font comme nous l’aller-retour à la base Torre dans la journée, rigoureusement encadrés.

En chemin vers le « Centre de bienvenue » nous croisons des buissons de Calafate, sorte de mûre emblématique de la Patagonie, qui vend cher sa peau tant ses pics sont efficaces (les habitués les cueillent à la fourchette pour s’éviter les griffures). Ce qui est marrant avec ce fruit, c’est que c’est inégal comme la vie et les boites de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

En l’occurence, cet arbre est attaqué par des cloportes. Tout multicolores qu’ils soient, c’est quand même dégueu.

La montée (750 m de dénivelé) traverse une large zone de Ciruelillos patagonicos en fleur, magnifique. Les massifs sont… massifs. Manque le soleil…

Ciruelillo patagonico

Ciruelillo patagonico

Massifs

…mais nous n’avons encore rien vu en ce qui concerne le temps de type cuvette des toilettes. Arrivés en haut au  menu c’est pluie, averses, bourrasques, grêle (qui trahissent la faiblesse de ma fidèle Quechua et signent la fin de notre collaboration de plus de 10 ans). Ouf, on voit tout de même quasiment le sommet des Torres, nous ne sommes pas monté pour des calafates.

massifs

Las Torres del Paine

Une glissade boueuse mal récupérée dans la descente et mon 2e baton y passe aussi…

baton

Avec des rythmes de descente différents, on s’est séparés avec Nico. Je me fait raccompagner par un sympathique couple de Vina del Mar (ville voisine de Valparaiso). Etant partis à 14h00, on s’est dépéché pour faire en 5h00 ce qui est indiqué en 8h00, la soirée est donc courte et se passe au lit après un gargantuesque plat de pates. Je jubile quand une jeune Porteña (Bonaerense) avec qui je partage le dortoir est surprise de découvrir que je suis français : elle m’a pris un temps pour un compatriote.

Le lendemain, le court trajet à faire en stop vers Punta Arenas permet d y aller mollo sur l’heure de réveil et de découvrir un peu cette (petite) ville et les paysages du « Golfo Almirante Montt ». De façon générale ce qui frappe en arrivant au Chili depuis l’Argentine, c’est que les maisons n’ont pas du tout le même air. Elles paraissent plus légèrement construites, à armature en bois, avec usage quasi systématique de la tôle ondulée peinte de couleurs vives (ça s’avère être le cas partout où je suis passé, pas uniquement en Patagonie).

maisons puerto natales

Pick-up

Le site est magnifique, cette fois le soleil est de la partie.

Puerto Natales

Pour finir, je passe au Correo de Chile expédier à San Pedro de Atacama le chargeur d’appareil photo de Max et Émilie (les prix sont normaux, ça change de l’exorbitance du Correo Argentino).

Encore un spot de stop pas dégueu, direction Punta Arenas donc.

spot stop

Bilan matériel :

– 1 baton – 1 adaptateur chargeur

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