Puerto San Julian

A Puerto Madryn, on me conseille Rada Tilly, une ville dans une anse proche d’une métropole dédiée au pétrole (Commodoro Rivadavia). J’y vais en 6h de bus, je suis à la bourre pour partir, 5 min pour parcourir 1,6km, pas de taxi… A force de voir des argentins sympas, j’interpelle un couple de vieux dans leur pick up au feu rouge, bien sûr ça marche sans discuter, refusent l’argent et me font monter derrière. Ca se finit comme toujours sur un « Suerte! ». Je prends le temps d’un selfie et me sauve.

Gauchada

Au final le bus avait 1h30 de retard.

Rada tily

Arrivé à Rada Tilly, la ville est cool mais pas de plage à marée haute, le camping municipal est somme toute assez pourri, loin du centre et repoussiéreux (re-qqch, ça veut dire super-qqch, comme relindo : super-beau), je paye 2 nuits mais me rend vite compte que ça craint trop.

Le lendemain, pendant 30 min je pense m’être fait volé mon portable dans la douche même si ça parait improbable, il a disparu… J’étais déjà sur Amazon en train de commander chez Tom Bardy qui vient me rejoindre dans les Andes le 29 pour du trek.

Tom me ramenera une lampe frontale, de la super glue, 2 tee shirts synthétiques, un cadenas à code, un plastique de protection pour mon tel ; tout est hors de prix ici, surtout les produits importés, tout ça serait au moins 2 fois plus cher qu’en France. Même si l’euro est passé de 20,x peso fin Novembre à 24,x en ce moment, ça fait une différence).

Trop bizarre quand même, et je suis fatigué, qqch doit méchapper. Je me ravise et réfléchis à tous les endroits possibles. Toujours réfléchir… Au final il s’était subtilement coincé derrière un radiateur des douches.

Pendant ce temps là je croise une famille de Francais avec 3 enfants de 7, 4, 1 an en camping car (immatriculé en France) depuis 2 ans et demi. La petite dernière est née à Bogota.

L'orange bleue
http://autourdelorangebleue.com/

Après cet épisode j’engage la conversation avec le couple de l’emplacement d’à côté, qui comme tout le monde écoute la musique à fond sur son enceinte ghettoblaster, mais au lieu de la merde habituelle ce sont des chants folkloriques. Je m’approche donc afin de m’enquérir des interprètes, j’apprends que ce sont des chants de la province de Tucuman (tout au nord) d’où ils sont originaires.

3 minutes après j’ai rendez vous dans l’après midi pour partir plus au sud, où habite Maria-José pour son travail. Gaston, truculent prof de sport (il m’appelle Culiao, qui n’est autre qu’une version amicale de enculado, à utiliser à Tucuman unniquement… et avec précaution). Gaston est un grand amateur de rugby (et auxiliaire de justice). Il est venu pendant ses vacances pour voir sa bien aimée qui travaille à Puerto San Julian comme comptable dans une mine d’or.

Il roule comme un fou dès qu’il peut, les chants de Tucuman résonnent ; 140 avec une Logan pas toute jeune sur une nationale pas top, ça fait tout drôle. Mais il ralentit franchement aux bons moments (croisement d’une voiture, virages) donc en raisonnant ça ne fait pas si peur. On croise des derricks sur le chemin, la nuit tombe, je réalise que les nuages dans le ciel de ce côté de la Patagonie sont toujours très hauts, ce qui donne souvent des couchers de soleil splendides avec éclairage par en dessous.

Gaston, Marijo et Pierre

Derricks

coucher

Gaston et MariJo me déposent au camping, au bord de l’eau. Ce bled s’appelle Puerto San Julian mais en fait il n’y a ni port ni bateau. Par contre il y a dans la baie plein d’oiseaux que je ne saurais pas nommer à part les flamands roses. Et plus loin sur la côte où Gaston nous emmène le lendemain, encore des lions de mers et des pingouins, ainsi que des paysages et minéraux assez beaux.

lions

vista

reflet

bord des routes

Il fait froid la nuit mais mon matos est top moumouth, (bien qu’il me faille trouver la fuite dans mon matelas gonflable qui m’oblige à le regonfler 2 ou 3 fois par nuit…) et les journées sont belles.

bateau

bateau2

La vue du camping sur la baie est apaisante. La ville est calme, ya rien à faire à part se relaxer. Mes voisins de Cordoba avec leur pick up et leur caravane me chouchoutent et me tuyautent sur la carretera austral (au Chili), Maeva et Alix, lyonnais, arrivent la veille de mon départ, et me tuyautent sur le trek du Huemul. EDIT : vu sur FB : une photo avec les 2 Nancéens de Puerto Madryn. L’amérique du sud est un petit village Gaulois…

vu du camping

camping

Il y a une petite église charmante. San Julian est un bon endroit pour se poser et écrire un blog en regardant la baie.
eglise

Eglise

Yo man eglise

Vitrail eglise

Les locaux sont également fiers de la reproduction du seul bateau de Magellan qui a finit son tour du monde, (la première messe sur le sol argentin a été dite ici le 1er avril 1520, l’expédition cherchait une escale pour l’hiver austral). Le galion parait microscopique pour affronter l’océan. La visite est sympa, l’histoire de Magellan et son équipage rocambolesque, à base de cachotterie, rébellion, trahison et autres tromperies. Il y a des instruments de navigations à l’anciennes intéressants.

galion

Enfin, à noter un mirage 5 commémorant ici aussi la mémoire des soldats tombés dans « le conflit de l’Atlantique Sud » (Las Islas Malvinas).

Mirage5

Un soir, je suis invité chez Lucas et Laura, des amis de MarieJo, qui sont d’ici. Il y a aussi Jimena, une fille de Buenos Aires venue se mettre au vert et rencontrée par Lucas un peu plus tôt. Gaston dit une bénédiction avant de se ruer sur les empanadas et les pizzas commandées et livrées à domicile. Je découvre que les Galiciens sont les belges des Argentins, (et semble-t-il aussi des Espagnols). Comment fait un Galicien pour nouer ses chaussures ?

Gallicien

On est devant le match amical Boca Junior – River Plate joué à Mar del Plata, donc pour une fois les supporters ont le droit de se mélanger, ce qui n’est plus le cas en championnat pour éviter les problèmes : plus aucun supporter d’aucune équipe ne peut aller voir les match à l’extérieur.

Boca River

Boca / River c’est comme thé / café, boxer / caleçon, mac do / burger king, windows / mac … tout footeux se doit de choisir son camp. C’est amical mais ya des échauffourées et des cartons rouges. River gagne 1-0.

Le lendemain après midi je vais chez MarieJo et Gaston, on prend le goûter, je fais du pain perdu, qui va bien avec le pot de confiture artisanale offert pour les remercier de leurs bons soins. Puis on regarde « La cena de idiotas », disponible en espagnol sur youtube ; barre de rire générale quand Francis Huster (Solo Leblanc) a son fou rire. Ensuite on a rejoint Lucas et Laura au resto. Y’avait le choix entre un burger « C’est la vie » et « Che Boludo ». Je prends « Che Boludo » pour changer.

restau

drapeau lindo

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